L'oracle FA ou IFA originaire d'Afrique de l'Ouest Yoruba a atteint le Royaume du Danxomε vers le 17ème siècle par l'intermédiaire du Nigeria où la ville d'IFE reste pour tous ses adeptes le sanctuaire incontesté d’IFA.
Il est aussi pratiqué parmi ses croyants du Nouveau Monde en Lucumi, aussi dénommé Santería, Candomblé, du fon Kan don kple littéralement tirer des cordelettes ensemble ou vaudou d’Afrique de l’Ouest, par la diaspora et les lignées Orisha Ifa transplantées dans le Nouveau Monde.
Au Togo, il est dénommé Afa.
Voici rapporté par Bernard Maupoil le premier appel fait à un prêtre du Fa par le roi du Danxomε Dosu Hũyitɔ :
« Un certain Adelεyε, expert en divination, arriva un jour à Abomey sous le règne d’Agaja,accompagné de Gōgō ( né à Zado de père Nago),Atɔ, Ibikobi et Gbεlɔ, tous Nago. Le père d’ Adelεyε était, dit-on, originaire d’Ifè, sa mère de Gbomɔcɔ.
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Or il n’avait pas plu depuis 3 ans à Abomey. On annonça au roi qu’ Adelεyε se faisait fort, après manipulation de noix de palme, de faire tomber l’eau. Agaja le fit comparaître un matin devant lui et le pria de répéter ses propos.Le devin aquiesça, et le roi lui demanda le prix de son intervention.
Adelεyε exigea un cabri, une jarre d’huile de palme, 200 francs, une pièce de tissu et 2 poules. Le tout lui fut aussitôt apporté.
Mais le roi lui promit s’il ne pleuvait pas, le jour même, qu’il serait décapité.
Adelεyε accepta le risque et se mit en prières devant ses noix de palme jusqu’au-delà de midi. Et il ne pleuvait pas…
Vers 16 heures, le devin fut ligoté comme une bête. A ce moment, le ciel entier se couvrit et la pluie tomba.
Agaja lui remit sur le champ une nouvelle somme de 200 francs et le félicita publiquement de sa réussite.
Adelεyε pria le roi de lui confier des jeunes gens dont il ferait ses disciples et qui perpétueraient ses connaissances dans le pays.
Le roi accepta et prit l’habitude de consulter le Fa du Nago.
Pendant un an, la pluie cessa à nouveau de tomber. Kakpo Ñaxa, fils aîné du roi, qui voulait se construire une maison, alla trouver son père, lui exposa qu’il avait besoin d’eau pour pétrir ses murs et le pria de lui prêter Adelεyε : « Il t’a vendu de la pluie l’an dernier. Il saura bien m’en vendre cette année.»
C’est depuis lors qu’ Adelεyε reçut à Abomey le surnom de Jisa : Celui qui vend (Sa) la pluie (Ji). »1
Et c’est pourquoi avant toute consultation, Les prêtres du Fa du Bénin invoquent le secours et la bénédiction de « Jissa Bokɔ, Gōgō Bokɔ, Atɔ Bokɔ, Ibikobi… » dans un rituel incantatoire appelé ‘Avalu Jissa’.
